Cinquante ans ça se fête !

logo cinquantenaire aigs

Evénements 50ème anniversaire

UTE-AIGS : Au début était...

Interviews de travailleurs sociaux :

Au début était... (1ère partie)

1960 désert social – Méconnaissance de la santé mentale des enfants

Il y a cinquante ans, en avril 1963, la Commission d’assistance publique de Vottem était interpellée par son assistant social sur base d’une enquête réalisée dans les écoles de Vottem avec le concours du directeur d’école. Il mettait en évidence un nombre impressionnant d’enfants de moins de douze ans présentant déjà un retard scolaire de deux, voire trois ans. La plupart étaient d’origine étrangère, italienne, yougoslave, grecque, espagnole, enfants de familles d’ouvriers mineurs installés dans les cités de logements sociaux et autres corons insalubres de la commune. L’Administration communale déjà en avait assaini une partie. Les séquelles sanitaires, éducatives et psychologiques pour cette population étaient évidentes. Les statistiques témoignaient des impacts épidémiologiques.
Vottem est une de ces communes charbonnières situées autour de Liège qui en forme la ceinture « rouge ». Les charbonnages sont en déclin. La première crise européenne s’affirme par leur fermeture progressive.

Dans les années ’60, les responsables politiques et de santé publique prennent conscience du problème des jeunes et des enfants en bas âges qui formeront les générations à venir.
Les initiatives prises pour le XIIIe arrondissement de Paris, où fut fondé en 1958 le premier Centre de guidance « Alfred Binet » par Lebovici lui-même, font figure d’exemple en Francophonie.

Pour ce qui est des adultes, le Docteur Paul Sivadon, avec d’autres psychiatres et responsables politiques, ont donné forme à la psychiatrie communautaire en créant des centres de jours, des foyers de postcures, alors que l’hôpital Ville-Evrard est un foyer d’innovation ainsi que l’hôpital psychiatrique de la Verrière dans les environs de Paris.

Fort des stages réalisés dans ces contextes, l’assistant social argumente son rapport d’expériences qui déjà ont leurs lettres de noblesse dans le monde scientifique.

La Commission d’assistance publique fait bon accueil à ce rapport et décide de jeter les bases d’un centre de guidance.

La commune de Vottem, constituée de 9.000 habitants, est pauvre mais s’inscrit dans la modernisation de ses équipements (écoles, bibliothèque, oeuvres pour l’enfance,…). L’intention est soutenue par la Commission et le Collège échevinal mais il n’y a pas d’argent.
Les techniciens, médecins, assistants sociaux et psychologues pourront tester le Centre toutefois ils ne seront payés pour leur travail qu’au moment de la reconnaissance. Entretmeps, ils sont bénévoles.

Le centre de guidance est lancé en collaboration avec la direction des écoles, du bourgmestre et de l’ONE.

Une naissance difficile

La décision de la Commission d’assistance publique est soumise à l’approbation des pouvoirs de tutelle, de la Commune qui marque son accord encourageant. Le long processus à l’approbation passe par le Pouvoir provincial. La décision est rejetée en 1964. Ce parcours administratif est long. Le travail est réalisé dans des conditions du bénévolat.

Une fois l’idée lancée, le projet murit dans la tête et comme dans les coeurs. Le centre de guidance est l’affaire de tous les mandataires politiques et de l’administration de la petite commune de Vottem.
Il faut trouver une solution.

Tous les membres du Collège échevinal avec à sa tête le bourgmestre, tous les membres de la Commission d’assistance publique avec son président sont d’avis de créer une asbl qui sera le centre de guidance.

L’acte solennel pour cette deuxième naissance est signé le 22 décembre 1965 et les statuts sont publiés aux Annexes du Moniteur Belge le 13 janvier 1966.